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                    HISTOIRE D'AMPLEFUIS                   497

un procès-verbal des dégradations de l'aval d'eau ; qu'il
leur accorde un délai jusqu'à l'année prochaine pour payer
les tailles de cette année, qu'il diminue pour quelque
temps la grande taille, décharge, pour cette année, les
suppliants de tous 20" et 2 sols pour livre, et ordonne que,
pendant quelques années, ils seront réduits à la moitié ;
à l'égard des corvées des grands chemins qu'ils en seront
exempts autant de temps qu'il le jugera à propos. Cette
inondation avait commencé dès le 19 juin ; les blés avaient
été fort endommagés. Tous les ruisseaux qui ont commu-
nément 4 à 5 pouces d'eau étaient montés à 6 et 8 pieds
et avaient inondé et couvert de pierres et de gravier toutes
les prairies depuis les Sauvages jusqu'au canton des Plasses ;
c'était le lieu d'où l'on tirait les fourrages du quartier d'en
haut d'Amplepuis. Les arbres étaient arrachés, les rivières
avaient quitté leurs lits et étaient au travers des prés. Le
Ransonnet avait abattu un moulin, emporté un battoir, en
Goujard, à Jacques de Pomey,.seigneur de Rochefort et du
quartier d'en haut d'Amplepuis ; le ravage que cette rivière
avait fait avait duré plus de demi-lieue jusqu'au hameau
des Plasses. L'inondation tomba d'abord sur la montagne
de Tarare et le village des Sauvages et se répandit sur le
village de Goujard, le seigneur de Rochefort y perdit les
trois quarts de son revenu, son moulin fut abattu, les
meules brisées, son battoir à chanvre dispersé de manière à
n'en pas retrouver les matériaux, ses terres et prairies
ouvertes par des ravins de 12 à 15 pieds de profondeur,
8 de largeur sur 30 toises de longueur. Les arbres des
rivages furent déracinés et emportés par le Ransonnet, et
ce furieux torrent, qui n'a ordinairement que demi-pied
d'eau, en avait 8, il quitta son lit et en creusa un dans les
prairies du seigneur de Rochefort, dites le Grand Pré, y fit