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494 HISTOIRE D'AMPLEPUIS
« Le i " août 1709, inhumation audit lieu d'un garçon
âgé d'environ 18 ou 20 ans, décédé à Rébé, qu'on dit être
de Cublize. »
« Cette année 1709, l'hiver a été si rigoureux qu'homme
vivant n'en avait vu un semblable. Il est à remarquer qu'on
avait eu beaucoup de peine à faire les semailles l'année
dernière 1708, tant à cause des grandes pluies qui firent
pendant les mois de septembre et octobre que de la gelée
qui commença très fort sur le 20 e dudit octobre et ne finit
que 5 jours après la Toussaint, après quoi il fit 15 jours
très beau, mais le 23 novembre la gelée recommença et
dura 3 semaines assez violente ; les fêtes de Noël, le jour de
l'an furent bien les plus beaux jours qu'on ait vu pour le
temps, les blés promettaient beaucoup, mais le jour des
Rois dimanche au soir il s'éleva après la pluie une bise si
rigoureuse que personne ne pouvait résister, et pendant
3 semaines le froid augmentant de jour à autre sans presque
de neige, la terre gela de 3 pieds de profondeur ; les arbres
fendent, on ne trouve ni cave ni boutique à couvert des
rigueurs de l'hiver, toutes les manufactures cessent et ce
qu'il y a de plus triste, non seulement les noyers, poiriers,
vignes, etc., ont gelé, mais les blés sont perdus, et ne
donnent pas seulement espérance de recouvrer la semence ;
pour le froment on n'en voit pas seulement une plante, la
famine est par toute la France, h bled soigle vaut 11 Ã
12 livres au commencement avril, les trémois pour semer
hors de prix, l'orge et bled noir valent 12 livres le bichet,
et si la divine Providence ne se fait ressentir, nous courons
risque de voir périr les 3 quarts des hommes ; si la santé et
vie me permet j'en marqueray les suittes. Ce 2 avril 1709.
Chenaud, prêtre sociétaire et vicaire d'Amplepuis. — Le
soigle s'est vendu à Tarare, le 17 avril, 13 livres, 5 sols,