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                     A LYON AU XVe SIECLE                        75

1462 et en 1463 qui amena la dispersion d'impri-
meurs allemands en Europe. Conrad Sweynheim et
Arnold Pannartz, les imprimeurs du couvent de Subiaco
près de Rome, furent parmi les plus habiles. On a
supposé que plusieurs de ces émigrés ont trouvé un
asile à Lyon (50).
   Les caractères des premiers livres de Paris sont diffé-
rents de ceux de Lyon. Les premiers sont romains et
ronds, se rapprochant du type que Nicolas Jenson avait
dessiné à Venise en 1470; les caractères du Lotharius
sont de grosses lettres gothiques carrées qui rappellent
l'école typographique des Pays-Bas (51).
   La remarque a été faite que, avant 1473, même
plus tôt, la concurrence entre les imprimeurs était
déjà grande à Lyon et que cette concurrence avait
déterminé Etienne Coral à quitter sa ville natale et à
aller s'établir en Italie (52). On verra plus loin ce
que nous pensons de cette concurrence; un fait est
certain, c'est que le nom de Coral ne figure, au xv e
siècle sur aucun des rôles lyonnais. Comme consé-
quence de cette concurrence, il y aurait eu à Lyon,
« dès 1473 et plus tôt », une production de livres
imprimés telle que l'encombrement s'en serait suivi,


   (50) On a supposé aussi que le premier imprimeur lyonnais est
venu de Paris en 1471 ou en 1472; cela s'expliquerait par les rap-
ports que Guillaume Fichet entretint avec l'archevêque de Lyon,
Charles de Bourbon. Il n'est pas probable que Guillaume Le Roy
ait travaillé à Paris, nous disons plus loin ce que nous pensons de
ses précédents.
   (51) Claudin, Neiimeister, p. 75.
  (52) Aimé Vingtrinier, Histoire de l'imprimerie à Lyon, p. 53 et
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