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           FRAGMENT D'HISTOIRE CONTEMPORAINE              337

obtenir du gouvernement l'autorisation d'exploiter, insinua
que le plus sûr moyen de réussir était de le laisser, lui pair
de France, demander la concession et qu'il la rétrocéderait
ensuite.
   La concession fut accordée, mais l'heureux bénéficiaire
la garda pour son propre compte et le propriétaire de
Montieux dut se contenter des redevances que la loi assure
aux possesseurs du sol. Il n'en laissa pas moins, en mou-
rant, neuf cent mille francs à partager entre ses enfants.
  Un de ses fils, Alexandre, s'établit à Lyon où il a fait
souche de négociants, dont plusieurs ont tenu dans la
soierie une place notable. Un autre, Auguste, devait aussi
marquer son passage dans cette industrie, mais il débuta
par le métier militaire.

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   C'était une nature originale, réalisant au plus haut degré
le type du Français qui, par tempérament, aime la guerre
mais abhorre la caserne. Engagé volontaire, au début de
l'empire, il demande à son père, aussitôt la campagne
finie, de lui acheter un remplaçant. Mais, à la première
annonce d'une nouvelle guerre, le voilà qui contracte un
autre engagement; ce qui ne l'empêche nullement de se
faire encore remplacer, quand son corps revient en
France.
   Le fait se renouvelle plusieurs fois, jusqu'au jour où
Auguste Z..., nommé lieutenant de hussards, prend son
parti de la vie de quartier. Du reste, les temps sont venus
où Napoléon laisse peu de répit à ses armées. Les entr'actes
sont courts, les donneurs de coups de sabre ont beau jeu,
et c'est en courant que, tout empanachés et tout chamar-