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12               LE CHATEAU DE LA PIERRE

marchandises voyageant à travers la France, où elles ne
peuvent trouver alors de voies plus sûres et plus rapides.
   Et aussi cette troupe de Huguenots, forte de près de cent
chevaux, qui, venue de Lyon en 1562 ou 1563, du temps
de M. de Soubise, pour aller piller en Beaujolais les mai-
sons des gentilshommes, sort de Belleville de grand matin,
gagne le carrefour de La Pierre, et là, tournant à gauche et
franchissant le gué de TArdière, se porte sur Varennes où
elle entre les armes à la main.
   La dame du château était alors Jeanne Mitte de Che-
vrières, veuve de messire Philibert de Nagu, chevalier,
seigneur de Varennes et de Laye en Beaujolais et de Lurcy
en Dombes, qu'elle avait épousé le 13 mai 1542.
   Surprise par l'irruption de ces soudards, Mme de Nagu
parvint cependant à s'échapper sous les habits d'une ser-
vante ; mais son beau-frère, Pierre de Nagu de Varennes,
qui était chanoine et comte de Lyon, fut moins heureux.
Fait prisonnier pendant le pillage du château, il se vit
bientôt dépouillé de tout et jeté sur un mauvais cheval,
avec quelques misérables haillons pour se couvrir. Ce fut
en ce triste équipage, au milieu d'outrages de toute sorte,
qu'il fut emmené à Belleville, puis à Lyon, où il demeura
captif plusieurs semaines. Sa délivrance ne fut obtenue
qu'à prix d'or et grâce à son frère le commandeur des
Eschelles qui déboursa pour cela 200 écus de rançon ( i l ) .
   Mentionnons enfin pour terminer, sous la date du ven-
dredi 22 mai 1573, le doyen du Chapitre de Beaujeu,
Guillaume Paradin, qui, en compagnie de son frère Claude


  ( n ) V. Histoire de Lyon par le P. de Saint-Aubin, Lyon, 1666, fol.
228. Et aussi : Les Masures de Vabbaye royale de VIsle-Barbe par Le
Laboureur, Paris, 1681, tome II, fol. 433 de la réédition de 1887.