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LE 154 CHATEAU DE LA PIERRE médecin de Lyon ne tint aucun compte des sages conseils de son collègue et vit mourir tous ceux qu'il se proposait de sauver. Les Lyonnais, peu satisfaits des remèdes de leur compatriote, allèrent trouver Nostradanius (lequel guéris- sait en cachette et pour ne point fâcher Sarrazin les mal- heureux qui venaient le consulter). Ils se jetèrent à ses pieds et lui demandèrent à grands cris de ne point les aban- donner. Celui-ci leur fit cette réponse : Je veux bien vous secourir, mais laissez-moi expérimenter à ma manière. J'honore beaucoup, ajouta-t-il, le célèbre docteur Jean-Antoine Sarrazin, mon collègue, mais comme mes remèdes diffèrent des siens, je désire que vous choisissiez celui qui doit rester médecin de voire ville, et que vous optiez à l'instant même pour l'un ou pour l'autre, pour moi ou pour Sarrazin. A ces mots toute la popu- lation s'écria : C'est le docteur Nostradanius que nous choisis- sons, le libérateur de la ville d'Aix ! » « Un mois après, la joie était peinte sur tous les visages, le fléau dévastateur n'existait plus et le docteur Nostrada- nius, comblé d'honneurs et de présents, retournait triom- phant à Salon, escorté des autorités de la ville que sa science et son dévouement avaient sauvée. » A la génération suivante, on trouve encore vivant à Lyon : Richard Sarrazin ou de Sarrazin, indiqué, nous l'avons déjà dit, par M. de Rivoire de la Bâtie comme un des auteurs possibles de la famille Sarrazin de La Pierre. Ce Richard de Sarrazin, notable bourgeois de la ville de Lyon et lieutenant de M. Gella, l'un des capitaines pennons, fut conseiller de ville en 1587 et visiteur pour le roi des gabelles ou grenier à sel de Lyon. Il paraît avoir été très avant dans la confiance de ses concitoyens. C'est ainsi qu'on le voit faire partie d'impor-