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                                     BIBLIOGRAPHIE                                       345

foule de renseignements relatifs à la profession du typographe au
XVIe siècle, des détails intéressants sur la vie intérieure de la bourgeoisie
et de la classe ouvrière à la même époque. Les chiffres eux-mêmes que
renferment les contrats de vente et les testaments nous donnent sur la
fortune publique et privée des indications précieuses.
   J'ai mentionné plus haut le nombre des imprimeurs, libraires et
relieurs de 1473 à 1600. A lui seul il prouve quelle a été l'importance
de ces professions aux xve et xvr= siècles. L'imprimerie était bien alors
après l'industrie de la soierie qui venait de naître (3) la principale
source de richesse de notre ville, en même temps qu'elle établissait sa
réputation artistique dans le monde entier.
   La lecture de tous ces noms permet de reconnaître que si à la fin
du xv= siècle de nombreux compagnons allemands et flamands sont
venus s'installer à Lyon pour y exercer l'art de l'imprimerie, il n'en
est plus de même au xvi e où cette industrie est tombée presque exclu-
sivement entre les mains de nos concitoyens.
   L'étude de cette masse de noms est encore instructive à un autre
point de vue : elle démontre qu'à Lyon les noms de famille étaient
déjà formés depuis longtemps à l'époque qui nous occupe, car il est
impossible de leur trouver une étymologie courante et d'autre part ils
sont tous précédés d'un nom de baptême emprunté au calendrier des
saints. En outre, il est à remarquer qu'ils sont absolument les mêmes
que ceux qu'on rencontre encore aujourd'hui dans notre ville : Bailly,
Brunet, Poncet, Sigaud, Sorlin, Viallon... pour ne citer que les plus
caractéristiques. Tandis qu'en 1320 dans la liste du serment au roi
nous ne trouvons que des noms de baptême accompagnés de sobriquets
bizarres ou grossiers qui sont les prototypes des noms de maison ou
patronymiques de notre temps, en l'année 1473 ces derniers sont défi-
nitivement formés et adoptés dans la vie civile (4).
   Passons maintenant à d'autres détails. Comme de nos jours beaucoup
d'imprimeurs étaient en même temps libraires. Dans un privilège de
1543 Jean Theluison est qualifié de marchand de livres, alors que le


  (3) Voir l'excellent travail de V. de Valous sur Etienne Turquet et les origines de In
fabrique lyonnaise (1466-1^36).   Lyon, 1S68. Le savant archiviste a employé pour la soierie la
même méthode que nos deux auteurs pour l'imprimerie.
  (4) V. de Valous Lyon au XVI siècle, La listeau serment de I}20 etlerôle des aisés en Xj8y.
Lyon-Revue, 30 juin 1883, p. 326.