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192 LES GRAVEURS SUR BOIS ET LES IMPRIMEURS imagier. Les mots sculpteur et imagier ont été employés avec le sens de graveur. Nous avons dit précédemment qu'on a introduit, au xvc siècle, dans l'ornementation des livres, des histoires gravées en relief sur métal. On a prétendu que le mot chalcographus, d'ailleurs peu usité à Lyon, désignait le graveur en relief de la planche de métal. Nous pensons que cette signification attribuée à ce mot est erronée pour ce qui se rapporte au xve siècle et au moins au premier quart du xvi e siècle et que chalcographus était alors synonyme à 'impressor, d'imprimeur avec des caractères de métal. Vers 1515, l'art de la gravure prenait une forme nouvelle. A quelque source que nos graveurs aient puisé, ils se sont montrés dès lors propres à toutes les tâches; ils ont entrepris d'exécuter des scènes plus ou moins étendues, ces sujets ou scènes à plusieurs personnages qu'on appelait des histoires (7). La gravure en taille douce et la gravure sur bois ont été exécutées le plus souvent par des artistes différents. Au xvie siècle, ceux qui gravaient sur cuivre étaient appelés graveurs; ceux qui gravaient sur bois étaient appelés tailleurs et souvent tailleurs d'histoires, car les histoires destinées à orner les livres étaient presque tou- jours gravées sur bois. On disait même tailleur d'histoires sur bois. (7) On a donné quelquefois, au commencement du xvi e siècle, le nom d'histoire (histaria), comme synonyme défigure ou d'image {figura ou imago), à la représentation de personnages isolés. Plus tard Ybistoire était toujours une réunion de personnages prenant part à une action commune; on disait de ce groupe, sculpté ou gravé, qu'il était historiatus.