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CAUSERIE D'UN BIBLIOPHILE iSr péripéties du drame, mettant en lumière la constance et le patriotisme des habitants de Belfort et la résistance opiniâtre de ses défenseurs. Écrit sans recherche de style, au jour le jour, sous la tente ou au fond d'une casemate, il vient, hommage discret, comme une modeste fleur déposée sur la tombe de ceux qui ne sont plus, rappeler aussi les souffrances et les peines courageusement supportées par les anciens mobiles du Rhône, défenseurs de Belfort. L'auteur (2) ne s'est point attaché à donner l'historique du siège, mais simplement ses impressions journalières. Il raconte ce qui se passe sous ses yeux : Le départ de Satho- nay, les adieux à la gare de Vaise, l'arrivée à Belfort et le premier campement vers les Hautes-Perches. Un dur apprentissage de la vie de campagne pour des jeunes gens habitués au bien-être et aux douceurs de la famille, que cette existence sous la tente ! Il faut édifier son abri, cons- truire un foyer en guise de fourneau, aller à la recherche de l'eau et confectionner une gamelle avec des vivres difficile- ment obtenus au milieu du désarroi de l'intendance. Mais la gaieté et la bonne humeur n'abandonnent pas les soldats improvisés, qui, tant bien que mal, arrivent à se caser et à se nourrir. L'ennemi approche. Le séjour aux Perches considéré comme dangereux, les mobiles sont casernes dans la ville. Après une attente anxieuse, c'est le blocus ; on est au 5 novembre : « En vingt-quatre heures, dit Pascal Victorin, par un ensemble de mouvements rapides, l'ennemi a fermé le cercle autour de Belfort. Aujourd'hui les batteries du Château ouvrent le feu. Pour la première fois l'imposante (2) Pascal Victorin est un pseudonyme assez transparent qui cache le nom d'un Lyonnais bien connu : M. Victor Pasquet.