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84 SOCIÉTÉS SAVANTES plus difficiles. Desservi, un moment, auprès de Mazarin, ce dernier le fit enfermer, en 1656, à la Bastille; mais il en sortit bientôt, pour recevoir la recette générale des tailles en Guienne, emploi qui le fit entrer dans le monde des traitants. Séance du 18 Juin i&<)$. — Présidence de M. de Cazenove. — M. Beaune continue la lecture de son étude sur la vie et les mémoires de Gourville L'orateur rappelle d'abord quel était le rôle du financier au XVIIe siècle et de quelle manière les intendants s'enrichissaient. Gourville était habile et il arriva bientôt à l'opulence; il put acquérir ainsi les terres de Cahuzac et de Gourville; il reçut le titre de baron ; il eut des armoiries. Généreux et bienfaisant il se fit de nombreux amis, et quand il fut compris dans la disgrâce de Fouquet, les protecteurs ne lui firent pas défaut. Réfugié à Bruxelles, il est dans les meilleurs termes avec les ambassadeurs de Louis XIV. Sur les richesses de la Hollande, sur la possibilité de l'annexion des Pays-Bas, il émet des vues qui appartiennent à l'homme d'Etat. Il ne tarda guère, d'ailleurs, à obtenir sa grâce et sa réhabilitation. Après avoir assisté la Rochefou- cauld à ses derniers moments, il devient l'intendant du prince de Condé. Par le charme de ses manières, on le vit séduire successivement Maza- rin, Colbert, Louvois et Pomponne. La vieillesse venue, il la subit avec résignation, et son testament témoigne encore de l'esprit d'ordre, qu'il avait apporté dans l'administration de sa fortune, que l'on pourrait évaluer aujourd'hui à près de trois millions. Au fond on doit recon- naître que, si l'intérêt fut le principal mobile de ses actions, il avait du cœur, et qu'il était humain et libéral. — M. Lafon place sous les yeux de l'Académie le plan de l'ancien amphithéâtre de Lugdunum, dressé par un géomètre de la ville et ayant figuré à l'Exposition internationale de Lyon en 1894. Au moyen de ce plan, il démontre mathématique- ment, par l'intersection des rayons, que le monument découvert dans sa propriété était bien bâti sur le plan d'un ellipse, bien qu'on l'ait contesté sans examen. — M. Charles André présente le tableau des divers systèmes employés à l'Observatoire de Lyon, pour l'étude des tremblements de terre. Le premier système a été le système Angot. Un autre procédé coasiste dans l'emploi d'aimants suspendus à des fils sans torsion. Enfin, un dernier système, inventé par M. Paulin, de Grenoble, et beaucoup plus simple que les précédents, offre le double avantage d'indiquer la direction du mouvement oscillatoire, en même