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  66      LES GRAVEURS SUR BOIS ET LES IMPRIMEURS

   d'une occasion de l'art flamand, plus rarement de l'art
   allemand, soit pour le dessin soit pour la taille. Il est
   à remarquer qu'ils ont traité leurs personnages assez
  souvent à la façon des Flamands et des Hollandais :
  les attitudes en général justes, les visages ayant une
  physionomie individuelle bien déterminée, toutefois avec
   une expression un peu exagérée. Quoique nos tailleurs
   aient été comme noyés dans ce personnel des ateliers
   d'imprimerie tiré en grande partie de l'Allemagne et
   des Flandres, ils ont gardé leur personnalité et l'ont
   fait prévaloir. L'art principal de la typographie s'élevait
   et grandissait suivant le mouvement imprimé par ses
   premiers maîtres ; il retenait pour ainsi dire le caractère
  germanique. L'art secondaire de la gravure sur bois se
   montra plus indépendant; il ne paraît pas que l'ensei-
  gnement lui ait été donné par des mains étrangères.
  Le caractère français est marqué dans la plupart des
  bois gravés. C'est l'effet de l'indépendance, des franches
   et vigoureuses allures que les peintres et les sculpteurs
  eurent à Lyon au xv° siècle. Il y avait alors à Lyon
  des Flamands, des Allemands et des Italiens, en très
  petit nombre d'ailleurs, mais on n'observe pas que
  nos artistes aient ressenti leur influence, et certaine-
  ment ceux-ci ne furent jamais dominés par eux. Nous
  avons dit plus haut que quelques-uns de ces maîtres,
, Allemands et Flamands, ont dû être les auxiliaires, ne
  fût-ce que dans une faible mesure, de nos imprimeurs ;
  cette coopération a été en fait très tempérée.
      Nous ne sommes pas seul à avoir fait cette remarque.
  Renouvier, qu'il faut toujours citer quand il s'agit de
  juger la manière des graveurs, a constaté que, dans
  les premières estampes ou vignettes lyonnaises, l'imi-