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58 LES GRAVEURS SUR BOIS ET LES IMPRIMEURS Nef des folz du monde, de Guillaume Balsarin (1499), le Pèlerin de vie humaine (1499), etc. Le dessin et la taille ne sont que trop souvent quasi barbares soit qu'on ait copié des figures d'éditions de Bâle soit que l'œuvre ait été toute lyonnaise. Jacques Maillet et Guillaume Balsarin avaient chez eux des tailleurs malhabiles. Il y avait toutefois, dans un petit nombre d'ateliers, il est vrai, des efforts bien dirigés. Ainsi Jean de Vingle (18) ne s'est montré inférieur à aucun de ses devanciers ; il avait réuni de bons ouvriers. On peut juger de leur travail par les Quatre fils Aymon et la Légende dorée des sainctz anges (19). Il n'est pas sans intérêt de faire la remarque que Jean de Vingle était fils ou neveu d'un graveur de la Flandre française qui portait le même prénom et qui était établi à Lyon en 1493 ; il a fait d'un de ses fils un graveur sur bois. Ce Jean III de Vingle, qui fut imprimeur à Pau, a gravé en Espagne, vers 1550, des planches dont le travail est large et ferme, entre autres le portrait de Juan de Yciar (20). (18) La famille de Vingle ou de Wingle est peut-être, suivant M. A. Claudin, originaire de Wingles, petite localité sur la frontière de la Picardie et de l'Artois. Des de Wingle étaient cartiers à Tournai dans la seconde moitié du XIVe siècle. Notre Jean de Vingle était né en Picardie ; il a dû, avant de venir à Lyon, habiter Arabe- ville (que nous identifions avec Abbeville), puisqu'il prit à Lyon le surnom de Jean d'Ambeville (..1493-1512). Jean Du Pré imprimait à Abbeville, en 1487, le livre de la Cité de Dieu, orné de grandes gravures sur bois. (19) Voir dans la Légende dorée, au premier feuillet, Dieu, les saints et les saintes, et, au feuillet 302, un saint Denis d'une exécu- tion simple et élégante. (20) G. Duplessis, Histoire de la gravure, 1880, p. 125.