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 56       LES GRAVEURS SUR BOIS ET LES IMPRIMEURS

 près le même caractère qu'en Allemagne et dans les
 Flandres. On comptait alors à Lyon quelques peintres
 italiens; aucun d'eux, s'ils ont travaillé pour nos impri-
 meurs, n'a introduit les procédés de décoration italienne
 dans nos éditions. On ne trouve pas dans celles-ci
 autant de soin et de simplicité, d'élégance, de distinction
 et de précision.
    Renouvier s'est étonné que la tradition n'ait gardé la
 mémoire d'aucun des dessinateurs qui ont décoré tant
 de livres lyonnais; il a donné cette explication que,
 dans plus d'un cas, les gravures sur bois ont été l'imi-
tation ou la reproduction des dessins (histoires ou bor-
 dures) qui ornaient les copies manuscrites des mêmes
ouvrages. Les planches originales auraient été l'œuvre
d'illumineurs. Cela ne serait vrai que pour quelques
livres, et cela ne donnerait pas la raison de la fréquence
de figures de style allemand. Nos illumineurs apparte-
naient à l'école française.
    Nous rappellerons, quoique le fait soit étranger à
notre sujet, que les plus anciennes estampes gravées
sur cuivre qui se voient dans un livre français sont
celles, au nombre de sept et d'une dimension excep-
tionnelle, qui ont été jointes aux Sainctes pérégrinations
de Ihérusalem et des anvirons et des lieux prochains, du
mont de Synay et la glorieuse Katherine... (12). L'impres-
sion en caractères gothiques est belle. Michel Topié et


   (12) L'imprimeur Nicolo di Lorenzo dellamagna (Nicolaus Lau-
rentii alamanus) avait publié en 1477 à Florence le Monte sancta di
Dio, qu'il avait orné de gravures en taille douce. Trois des gravures
auraient été gravées, rapporte Panzer (vol. I, p. 405), par Baccio
Baldini, d'après les dessins de Sandro Botticelli.