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34 ETUDE HISTORIQUE D'autre part, je désire transcrire ici — pour ne point oublier la légende — la version suivante, touchant l'origine deBceuf, que je trouve dans un chapitre d'un petit opuscule non signé, « sur l'histoire de Condrieu et des environs depuis l'an 59 avant J.-C. jusqu'à notre époque (1850) ». A la suite d'un orage épouvantable survenu à Condrieu, un enfant qui conduisait une charrette attelée à des bœufs, fut entraîné au Rhône. Monté sur un de ses bœufs, il avait atterri dans un hameau où il avait reçu quelques soins. Pierre, — c'était son nom — devenu grand garçon, avait appris l'état de maréchal-ferrant et sur la porte de sa maison, il fit placer un saint Pierre et un bœuf en bois grossièrement sculptés. «Ses clients, ajoute l'auteur, appelèrent sa boutique celle de Saint-Piem-du-Bœuf, et le hameau devenu un village a depuis cette époque, porté ce nom avec honneur. » Ceci se passait en 1578. Mais notre auteur ne s'arrête pas là , en ami de l'anecdote qu'il est : du même coup et par la même occasion, il nous explique l'origine de Tain, près Tournon, en narrant que Celard — c'était le nom du père de l'enfant — entraîné par les eaux, avait débarqué à Tain qui était un pays presque inhabité et qu'il y importa les fameux ceps qu'il avait tirés de Condrieu. Ce fut à partir de cette époque, que la montagne, inculte jusque-là , fut transformée en ce vignoble délicieux, bien connu sous le nom de l'Hermitage. « Quant au pays de Tain, conclut toujours mon auteur, de hameau qu'il était, il devint bourg et ensuite une ville qui doit se regarder comme la fille de de Lupé, -de Véranne, de Chavanay me parait comporter la même explication. Les loups (Lupé), les sangliers (Véranne) étaient fort abondants; il fallait songera se construire des cabanes (Chavanay) soit pour chasser soit pour se mettre à l'abri des bêtes sauvages.