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 dorures et de lames d'argent, posées sur des tables élé-
 gantes, enveloppées de cristal et de bois précieux ; mais
 la machine de Thimonnier, fruste et vieille de trente an-
 nées, cousait et fonctionnnait, nous l'avons dit, aussi
 régulièrement que les machines similaires perfectionnées
 par l'industrie moderne, bien qu'avec une vitesse
 moindre.
    A ce spectacle, l'intérêt du public fut vivement excité.
    C'est alors qu'un Comité fut nommé dans le sein de
 votre Société, et qu'il fut immédiatement invité à s'ad-
joindre à un syndicat de fabricants et de marchands de
machines à coudre Français, pour poursuivre la reven-
dication en faveur de Thimonnier.
   Aussitôt constitué, le Comité fit imprimer de petits
extraits des pièces officielles établissant la priorité de
l'invention. Le buste de l'inventeur, posé sur un piédes"
tal au milieu des trois machines, attirait les regards des
visiteurs ; beaucoup se découvraient devant cette modeste
exhibition, rendant ainsi hommage à l'inventeur mé-
connu, et emportaient un petit imprimé où ils pouvaient
apprendre quelques traits de son histoire.
   Au jour de l'ouverture officielle de l'Exposition de
Lyon, le ministre (1) qui présidait à l'inauguration s'ar-
rêta devant les machines de Thimonnier ; le Président
de votre Société lui fit les honneurs de ce modeste
trophée. Le ministre, sa suite, et toute l'assistance,
étaient sous le coup d'une véritable émotion ; quelques
minutes auparavant, l'archevêque de Lyon, Mgr de
Ginouilhac, se rendant à la cérémonie d'inauguration,
s'était arrêté devant le buste de Thimonnier et avait
prononcé, d'une voix émue, les paroles suivantes :

 (1) M. Lefranc, ministre du commerce.