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CLAUDE MERMET 445 met qui attaque les usuriers et plaint le peuple, nous semble avoir mis sa signature à cette poésie si doulou- reuse. M. de Montaiglon, qui a enrichi cet ouvrage de notes précieuses, croit reconnaître le style de Mermet, son faire, et il pense que l'auteur ne peut être que celui à qui on doit : Le désespoir des Usuriers, pièce de vers citée dans La Venue et rencontre de Bon- Temps. Dans cette pièce, Mermet fait un portrait hideux de Chière Sayson. Le ventre avoit tout joint contre l'échiné, Creux, vuyde et plat, et rempli de vermine. Jambes avoit de même façonnées Sans chair ou sang, seulement enfieustrés, Sur deux canons comme ceux des trompettes Qu'ont apportées les Bouchiers de l'allée, Laquelle avoient à Sainct Claude nouée En ce sainct temps, car ils en font leurs festes. « Nous avouous ne pas comprendre cette allusion, dit M. de Montaiglon. S'agit-il de la fête de saint Claude qui est indiquée au 6 juin, ou de la ville et de l'abbaye de Saint-Claude en Franche-Comté ? Comme elle rele- vait du diocèse de Lyon, cela paraît assez probable, mais r.ous ne savons s'il faut rapporter-ce voyage des bou- chers à un pèlerinage ou à une des foires de Saint- Claude? — L'article de l'Abbaye de Saint-Claude, dans l'Histoire des Séquanois de Dimod, Dôle, 1735, in-4, ne nous donne aucune lumière sur ce point. Les Règlements et Statuts des bouchers de Lyon, indiqués dans le Cata- logue de la Bibliothèque lyonnaise de M. Coste, nos 10,916 et 10,960, quoique imprimés en 1757 et en 1771, nous en apprendront peut-être davantage. » Que notre illustre bibliophile nous permette de lui