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                           CLAUDE MERMET                      433

     choisie et des protecteurs. Mais Lyon, plus séduisant
     encore, l'attirait plus vivement par ses réunions savan-
     tes, ses hommes de lettres célèbres et ses incomparables
     imprimeurs.
        Dans ce siècle attristé par ses guerres civiles et ses
     haines religieuses, mais si grand par le mouvement des
     esprits, tout respirait, à Lyon, la poésie et les arts. Per-
     nette du Guillet, Clémence de Bourges, Louise Labé,
     avaient laissé en mourant un parfum de poésie et de grâce
    dont toute la société était imprégnée. L'Académie de
    Fourvière et d'autres Sociétés moins célèbres voyaient
     fleurir le président Claude Bellièvre, Pomponne de Belliè-
    vre son fils, Symphorien Champier, Paradin, du Choul,
    Benoît duTroncy, Maurice Scève, François Sala; dans les
    arts, le Petit-Bernard, Philibert-Delorme, et toute cette
    pléiade d'imprimeurs qui s'appelaient : Jean de Tournes,
    Guillaume Ro ville, Antoine Gryphe, Benoît Rigaud,tous
    regrettant leur ami et protecteur Jean Grollier, mort
    dix ans auparavant après avoir porté l'amour des livres
     au plus haut point connu, mais comme lui, poussant
    jusqu'au fanatisme l'amour du bon et du beau, dans la
    science et dans les arts. Des relations d'amitié, une
    correspondance act.yj, un échange d'hommages artisti-
    ques et littéraires unissaient tous ces hommes avec les
    beaux esprits, les écrivains et les illustrations de Paris
    et de l'Italie. Chaque révolution des républiques italiennes
    si mutines et si turbulentes, profitait à notre ville qui
    ouvrait ses portes aux proscrits. Banquiers, négociants,
    écrivains fuyaient la tempête et nous apportaient les
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    fruits d'une civilisation élégante et polie. Lyon était un
    foyer de lumière qui attirait tous les regards, et Mermet
    ne pouvait résister à cette invincible attraction.
        Le premier voyage dont l'histoire nous ait laissé le
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