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412 RAPPORT d'ceuvres nombreuses qui se dispersent et qu'on oublie trop souvent, dès que les portes des expositions sont closes. Personne ne pouvait, mieux que M. Chevrier, juger ces diverses œuvres d'art. Il peut dire aussi : anche io son pittore, je suis peintre aussi, — et j'ajouterai qu'il est un peintre de talent. Vous en jugerez dans quelques instants. J'allais oublier de vous parler, Messieurs, d'une autre « Notice publiée en 1873 sur une dague du xm e siècle, et de quelques couteaux poignards provenant de diverses cités lacustres (1) ». La dague, à laquelle M. Chevrier a consacré* une. savante étude, provient de la petite rivière La Seille, non loin de son embouchure dans la Saône. Cette arme est digne des méditations d'un archéologue comme M. Jules Chevrier; elle est en fer, le pommeau et la dague sont incrustés de plaques de bronze ; celle de la poignée représente un oiseau chimérique. Quant à celle qui est dans le pommeau, elle montre sur un cheval lancé au galop, un cavalier coiffé d'un casque à cimier, un écu au bras gauche et tenant du bras droit une épée la pointe en l'air ; au-dessous, un homme étendu à terre couché sur le dos, tend un bras suppliant vers le cavalier. Dans le cordon, on lit en caractères majus- cules gothiques : légende qui se trouve quelquefois sur les contre-sceaux 'des églises, ou des villes, ou des communes. Du reste, l'examen et la comparaison de ce médaillon avec les mon- (1) Dans cette étude, M. Chevrier à eu surtout pour but de com- battre, au moyen de pièces à dates certaines, des attributions très- hasardées d'armes similaires qu'on faisait hardiment remonter aux temps lacustres ou préhistoriques.