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       SUR LES OUVRAGES PRÉSENTÉS PAR M. CHEVRIER             409

   Cependant M. Jules Chevrier ne se borne pas à fouiller le
sol, à décrire et à graver ses découvertes dans les Mémoires
de la Société d'archéologie de Chalon.
   Je vous ai déjà dit plus haut, Messieurs, que l'art est la
vie de M. Jules Chevrier. — C'est sa pensée, sa préoccu-
pation de tous les jours, de tous les instants. Il s'y consacre
corps et âme. Non content de faire sortir des ondes et du
sol tous les trésors cachés qu'ils gardent, il leur assure un
asile digne d'eux et le Musée de Chalon est l'objet de toute
sa sollicitude. •
   C'est toutefois un modeste temple ouvert aux arts. Quatre
colonnes décorent son humble façade et l'intérieur est aussi
sans luxe. Primitivement, ce n'était qu'une Ecole de dessin
communale, dirigée longtemps par l'excellent et digne
M. Couturier père. Quand la Société d'archéologie de
Chalon se fonda, en 1844, elle mit un pied dans la maison,
et comme elle était envahissante, elle y en eut bientôt dix.
En premier lieu, elle occupa le rez-de-chaussée et la cour
pour en faire un musée lapidaire ; puis elle monta au pre-
mier étage et remplit de tableaux et d'objets antiques l'unique
salle appelée le Musée. — Restaient les salles consacrées à
l'École de dessin. —C'était bien tentant pour M. Chevrier.
Il s'y glissa un jour et conquit une salle sur les élèves; le
pauvre M. Couturier cria « à l'invasion »! mais M. Chevrier
ne s'en effraye pas; comme un conquérant victorieux, il
jette à la porte professeurs et élèves — et reste maître unique
du terrain. A partir de ce jour, le musée de Chalon se
remplit sans cesse. L'autorité municipale le protège, et, dès
1864, M. Jules Chevrier a la bonne pensée de publier, de
temps à autre, des rapports sur le Musée (1). C'est vérita-

   (1) Quelques mots à propos de l'organisation des Musées dans la
ville de Chalon-sur-Saône. — Statues et inscriptions antiques.
Chalon, Montalan, 1864.