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CHRONIQUE LOCALE 395 Saintes colères, des Comédies romanesques, de Méline, et de nombreux articles dans les journaux, s'est éteinte, loin de sa ville natale, à Pau, dont le beau climat n'avait pu rétablir sa santé. Elle avait épousé naguère M. Pêne, dont le nom sera désormais à l'abri de l'oubli, mais en mourant, elle n'a laissé aucun enfant pour perpétuer ce nom devenu glorieux. Le 25 octobre, une foule attristée quittait, à la suite du pauvre cercueil, sa poétique maison de campagne des Ormes, à Saint-Cyr au Mont-d'Or, pour accompagner au cimetière les parents désolés dont tout le monde partageait l'inconso- lable douleur. — La science lyonnaise regrette M. Albert Morice, méde- cin de première classe de la marine, détaché en Cochinchine et chargé d'une mission dans le Haut-Cambodge. Il était né à Lyon aux environs de 1848, avait été décoré en 1873, et ayant pris la fièvre des bois dans ses savantes explorations, n'a pu résister au chagrin de voir périr dans le naufrage du Mei-Kong, au cap Gardafln, près d'Aden, la plupart des richesses archéologiques et scientifiques qu'il rapportait en France et qu'il destinait à sa ville natale. Il était un des correspondants les plus actifs et les plus heureux de nos musées et il a attaché son nom à la décou- verte des ruines d'une grande cité cambodgienne inconnue avant lui, et riche en débris architecturaux qui révélaient une civilisation singulière et très-avancée. Brisé par la maladie et le chagrin, il est mort à l'hôpital de Saint-Mandrier, près de Toulon, à vingt-neuf ans à peine, sans avoir tenu ce qu'il promettait. Nos musées, riches de ses découvertes et de ses dons, con- serveront pieusement sa mémoire. — Le docteur Munaret, auteur si connu du Médecin de Campagne et de plusieurs ouvrages estimés, est décédé à Brignais le 29 octobre, dans sa soixante-treizième année. } :t Il était né à Nantua le 8 septembre 1805, et, après avoir épousé une jeune personne d'une des meilleures familles de cette ville, avait occupé successivement plusieurs postes où il avait trouvé la vogue, des amis et Ses partisans, plus que de la fortune. Esprit gaulois, primesautier, écrivain d'une rare facilité, il n'a pas eu un théâtre digne de ses précieuses qualités, et nul doute que dans une grande cité, il n'eût laissé à son décès un nom plus illustre, une réputation digne de ses brillants débuts et une fortune en rapport avec ses talents. Il laisse une collection de portraits des médecins célèbres qui sera vivement disputée ; c'est un recueil précieux, utile, singulier, et, par ses dimensions, une curiosité. — Le 1" novembre est encore décédé M. Gauthier,