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 320                     CHRONIQUE        LOCALE

 qui a eu le bras coupé et, bravement comme un héros de
 Lacédémone, pendant que son sang coulait sur ses pas, est
 allé reprendre son poste, jusqu'à ce qu'on vînt le relever de
 son épouvantable faction.
    Qu'il nous en manque des citoyens comme celui-là, qui
 sacrifient au devoir non un vain plaisir, mais leur vie!
 Plus de Jean Plattier en France, et quelle force dans le pays!
    A partie tremblement de terre du 8 et les élections du 14,
 quoi de nouveau ?
    La rentrée dans tous les pensionnats, l'ouverture de la salle
 des Marbres , au Palais des Arts , le scandale sacrilège
 d'Yzieux, si fortement adouci par les journaux libres-pen-
 seurs, les suicides abondants, comme chez tous les peuples
 endécadenco, le duel manqué de M. Ordinaire et c'est bien
 heureux qu'il ait raté, car il s'agissait de pistolets brutaux,
 et on sait que sans bravoure, sans adresse, le basard aidant,
 une ignoble balle peut vous casser quelque chose ; la nais-
 sance d'une nouvelle feuille, La Revue lyonnaise. •, cela res-
 semble terriblement à la Revue du Lyonnais... Attendez :
Revue lyonnaise de Géographie, paraissant tous les jeudis
 par livraison de huit pages in-8; Administration, rue Belle-
Cordiére, 14; c'est non une rivale, mais une sœur; enfin, des
trains de plaisir pour Genève avec promenade autour du lac
à bouche que veux-tu ?
   —L'Exposition rétrospective ferme ses portes le 31 octobre.
On ne l'a pas assez vue. L'assemblage des curiosités qu'elle
a offertes a été une révélation pour les arts. Souhaitons-
en une autre.
   — En fait d'art, nous n'avons pas encore signalé l'inaugura-
tion le 4 septembre, à la Primatiale, du monument élevé à
la mémoire de Monseigneur Ginoulhiac, si regretté. Mon-
seigneur est représenté sculpté en bas-relief, en pied et de
grandeur naturelle, dans la chapelle où il a été enseveli. Ce
remarquable monument est dû au ciseau de M. Fabisch,
d'après le dessin de M. Tony Desjardins, architecte diocésain.
       Un malheur vient de frapper la Revue. Notre première
feuille était tirée, contenant la jolie poésie de MIU Aglaée
Gardaz, quand nous avons appris que notre aimable et bien-
veillante collaboratrice avait été frappée d'une attaque d'apo-
plexie foudroyante et était décédée subitement dans sa proprié-
té, àlaCôte-Saint-André, ledimanche7 octobre, à dix heures
du matin, au moment où elle se trouvait seule chez elle. M118
Gardaz, artiste et écrivain, était la fille du célèbre avocat
lyonnais François-Marie Gardaz, auteur d'un Essai sur Lin-
guet. Elle était née à Lyon le 16 février 1811. D'un esprit vif,
piquant et original, elle était d'une grande bienfaisance,
mais les pauvres savaient seuls ce qu'elle donnait. En nous,
écrivant ces jours derniers, elle nous envoyait deux pièces'
de vers pour sa chère Revue. Ses manuscrits ont été offerts
par la famille à Mma Angelot, une amie qu'elle aimait tendre-
ment et qui gardera précieusement ce souvenir.
                                                       A. V.
             Lyon. — Imprimerie générale du Rhône. — L. FABERT.