page suivante »
286 LA BIBLE DE TIIÉODULFE matière précieuse ; c'était probablement le Byssus des anciens qu'ils tiraient de l'Inde et plus tard d'Egypte. N° 2 a perdu sa nuance primitive qui, d'après quelques traces, devait être un jaune paille. La chaîne est une soie grége de 10 à 12 cocons assez tordue ; 24 fils de chaîne au centimètre pour 22 coups de trame. Cette der- nière est composée d'une sorte de laine beaucoup plus fine que toutes celles de nos moutons, même les mérinos ; ce qui me fait croire que la matière dont elle est compo- sée n'est autre que du poil de chèvre du Thibet, connue sous le nom de Cachemyr. N° 4 est couleur de batiste écrue, espèce de canevas parfaitement carré formant une gaze grossière mais ré- gulière. La chaîne et la trame sont formées d'un gros fil de soie cuite, composé de 30 ou 40 brins de cocons au moins, et représente assez bien le tissu qui, en fabrique, était connu sous le nom d'Hermani dont on faisait des châles. N° 5 est en soie couleur amaranthe ou pourpre, assez bien conservée ; la chaîne soie crue et la trame cuite a une grande analogie avec l'étoffe connue sous le nom de Marceline ou lustrine, étoffe brillante, offrant tous les reflets de la soie cuite. N° 6, chaîne et trame poil de chèvre rouge foncé, d'une grande finesse, et rappelle nos mousselines de laine, mais en beaucoup plus fin. Nos 9 et 10. Ces tissus paraissent avoir perdu leurs couleurs primitives ; ce sont des espèces de gazes très- fines et très-serrées, en soie cuite très-tordue, chaîne et trame cuite ayant beaucoup de rapport avec la mousse- line soie et la toile à blutoir employée dans les moulins à farine. Ce sont probablement ces tissus qui servaient à faire