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LE RHÔNE 253 ques endroits excessivement profond : lui appliquer le sens de rapide serait donc contraire à la nature et à l'é- tymologie. • 6° Gaël. Romumna (Peuting.), cymr. PoAoûftv«(Ptolém.) -Rovana, -Rovana (ixe siècle, Cartulde. Savign., p. 866), aujourd'hui Roanne, chef-lieu d'arrondissement du dép. de la Loire. C'est un très-ancien participe moyen celti- que du genre de Garumna et Caramanum (I), pouvant s'interpréter « la-s'écoulant », et se donner commela dé- signation gauloise de la KFMaison, anc. uoinaison, Roan- naison, petite rivière qui se mêle à la Loire sous les murs de la ville, et sa déesse éponyme. L'angle formé par la réunion de ce cours d'eau avec la Loire servait d'empla- cement à l'oppidum primitif, lequel s'étendait jusqu'au delà du Marais, large espace où des traditions et des ruines signalent une ancienne ville détruite (2), et dans la direction de Riorges, qui garde au premier élément de son nom, ri, un reste du nom sacré de l'ondine dont l'urne fécondait ses prairies (3j. Cette situation de la Roidumna gaélique entre deux ri- vières parait avoir tenu chez les Gaulois à des besoins de défense; mais la religion les consacrait autant que la nécessité. La religion pareillement semble avoir fait sacramentelles, chez nos ancêtres de toutes les branches, i (1) Caramanum— Caramanash, part. près. moy. du v. sansc. éar, aller, se mouvoir, parcourir. Un caramanum, t. gaël. probable- ment, désignait toute dépression naturelle du sol d'une vallée, par laquelle se déchargeait un cours d'eau débordé, ce que le cymr. ex- prime p ir 1er-, en patois du centre boire, al. bofe, canal de décharge factice ou naturel, si connu dans la France moyenne. (2) À. Bernard, Descript- du pays des Ségusiav., p. 69. (3) Riorges, en bas-lat. Riorgiœ suivant de la Mure, doit être un débris de ces formes plus anciennes: Ridorgiœ, Hoidorgice, Rodorgiœ.