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2"24 GRIMOD DE LA RE\*N1ÈRE topiques ; le rideau peut se baisser, la tragi-comédie humaine est à sa fin. Seule l'Eglise catholique résiste, plane au-dessus des ruines, parce qu'elle n'est pas le résultat d'une combinai- son humaine, mais, hâtons-nous de le dire, le christia- nisme n'a rien à voir dans une biographie de Grimod de la Reynière. Ce n'est pas qu'il lui soit hostile , loin de là , il exècre la révolution, qui estranti-christianisme; il a vu de trop près les révolutionnaires et même dans sa jeunesse il s'était laissé éblouir par leurs idées et leurs pratiques.Par suite d'une fausse éducation,sous l'influence de l'air malsain de la capitale, il ne peut néanmoins , après avoir été désabusé par la perte de ses biens, par la menace continuelle de la prison et de la guillotine, par l'abaissement des lettres, il ne peut réagir d'une manière absolue ni élever son âme au-dessus des jouissances matérielles. Mais du moins, il ne blasphème pas, n'affiche ni scepticisme ni doctrines immorales, il se contente de jouir en épicurien de l'art culinaire et de l'art dramatique, peu de chose, il est vrai , et quel dédain n'aurait-il pas aujourd'hui, et n'a-t-il pas dû éprouver, même de son temps, pour ces écrivailleurs sans]études, sans style, sans esprit, barbouillant le papier à la toise et au jour le jour, sans nul souci de l'honnêteté, de l'histoire ni de la gram- maire ? « On nous demandera, dit M. Desnoiresterres, (p. 361) où était l'urgence d'une telle résurrection, et la grande nécessité d'évoquer toutes ces frivolités? Mais le philoso- phe et le moraliste n'ont point de ces dédains. N'est-ce pas là , d'ailleurs, une page de notre histoire littéraire, et presque ignorée? Car, si la curiosité s'est mise à recher- cher avec une rage malsaine ces dédaignés dont l'étran- geté constitue trop souvent l'unique valeur, l'auteur du