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MON AMI GABP.IEL 221
le cercueil, on voyait une couronne de comte au milieu
des guirlandes de fleurs. Deux personnes seulement mar-
chaient à la suite du corps : un homme de haute taille,
froid et impassible, et une vieille femme vêtue de noir,
servante dévouée jusqu'à la dernière heure, dont le dé-
sespoir émouvait les passants.
A cette vue, Gabriel blêmit et cacha son visage dans
ses mains. Louise frémit à la pensée de cette douleur
implacable que la fatalité plaçait une dernière fois
entre eux et qui semblait sortir de la tombe pour se
jeter au travers de leur route.
— Pauvre Gabriel ! murmura-t-elle aussitôt. Nous
t'aimerons tant, ton fils et moi !.. .
Et, sans verser une larme, mais pâle comme un mort,
il se jeta au cou de Louise et la tint longtemps em-
brassée.
EMMANUEL VINGTRINIER.