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                   L'ESCRIME AU SÉMINAIRE                 153
    Mais le jeune Voland est déjà digne de son père et sa
fougue, sa verve, son habileté, ont enchanté les spec-
 tateurs.
   Monseigneur, après avoir remis lui-même les prix , a
félicité les tireurs sur leur belle tenue : « J'espère, mes
enfants, a-t-il ajouté, que vous ne vous servirez jamais
 de ces armes que contre les ennemis de la France. »
   Espérons que ces paroles resteront gravées dans l'esprit
de ces vaillants jeunes gens.
   Et qu'on dise qu'au séminaire on n'élève pas bien la
jeunesse! -
   Huit jours après, le 19, avait lieu, à l'Ecole supérieure,
de Commerce, un autre concours d'escrime, et une autre
distribution de récompenses, sous la présidence, cette
fois, de M. le général Février, commandant la place de
Lyon, qu'assistaient MM. Testenoire, président du Con-
seil d'administration, Penot, directeur, Saint-Cyr-Penot,
sous-direteur et Senil, censeur. Quelques professeurs et les
élèves de l'Ecole formaient la galerie; mais c'étaient tou-
jours des élèves d e M. Voland qui paraissaient dans la salle.
   Là aussi, l'assaut a été vif, animé et aussi courtois que
sérieux et correct. Attaques et parades étaient irrépro-
chables comme tenue et bon g-oût.
   — « Voyez, général, a dit M. le Président du Conseil
au brave commandant de place, à l'Ecole, on fait non-
seulement des commerçants, mais des soldats. »
   — « Eh bien, Messieurs, a répondu le général Février,
continuez à cultiver l'escrime. C'est la science par excel-
lence pour rendre modeste ; car rien ne rend modeste
comme de se sentir fort. »
   Le général a aussitôt distribué les prix ; le premier, deux
épées, a été obtenu par M. Gayet ; le second, deux fleu-
rets, par M. Emery.