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                  LA CROIX DU MONT-THOU                   33

a des regains d'ardeur, le petit village avec ses maisons
à toits plats, ses jardins en terrasses et sa carrière dont
les veines d'un rouge vif semblent parfois saigner au
flanc de la montagne, a l'air tout à fait italien, sicilien
même, si bien qu'involontairement l'œil sonde l'horizon
cherchant à voir bleuir au loin la mer Thyrrénienne.
   Peu après, on arrive devant la grille d'un grand parc
et le chemin descend brusquement entre un mur que
dépasse une splendide végétation et un bois tout bossue
de grosses roches.
   Au bas de la descente est un lavoir alimenté par un
beau ruisseau, le ruis d'Arche, que nous traversons sur
une large pierre plate avant qu'il ne disparaisse sous le
mur du parc qui est à notre droite. Derrière ce lavoir,
une verte prairie ondule doucement au milieu de planta-
tions d'aulnes et de rangées de peupliers ou de saules.
Tout cet ensemble est charmant et fait pour abriter une
idylle : des chèvres et des moutons broutent^ l'envï
l'herbe touffue du pré ou les jeunes pousses des haies et,
si l'on cherchait bien, on finirait par découvrir, assis à
l'ombre d'un buisson, un Daphnis et une Chloé en sabots
devisant de gâteaux ou d'amour, suivant l'âge.
   A deux pas de là. nous nous trouvons sur la route dont
nous parlions tout à l'heure. On est alors entre la prairie
qui vient de nous charmer et un rocher taillé à pic pour
laisser passer noirechemin. Au-delà du pré s'élève un
grand coteau par-dessus lequel le clocher de Saint-Didier
 se dresse cômm'e pour nous regarder curieusement; en-
 suite, on traverse un groupe de maisons auquel succèdent
 d'un côté, des carrières en exploitation et, de l'autre,
les pelouses d'un assez joli parc. Tout en montant, la
route se resserre entre des talus buissonneux, et la feocïie
Saint-Fortunat dessine sur le'cièl bleu sa sommité Boisée.
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