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ÉGLISE DE SA1NT-SYMPH0RIEN-LË-CIUTEAU. 439 bourgeois et habitants. Il semble probable que l'ancienne église était devenue trop étroite pour une population qui s'était rapidement accrue, peut-être aussi tombait-elle de vétusté; toujours est-il que, vers la seconde moitié du xive siècle, le besoin d'une église nouvelle, plus vaste et plus grandiose, se faisait sentir. Mais qui donc allait prendre la charge d'une construction aussi coûteuse? D'un côté, l'ancienne famille des seigneurs de Saint-Symphorien avait vu décliner sensiblement sa splendeur première; de l'autre, nos pères étaient sans doute plus riches des dons de la foi que de ceux de la fortune ; et puis, les temps avaient été si durs ! Les Anglais et leurs invasions, les Tard-Venus et les grandes Compagnies, organisés pour le pillage, les malheurs publics et particuliers survenus pendant la captivité du roi Jean, et la minorité de Charles V, tous ces fléaux avaient passé et repassé sur leurs têtes, amoindrissant et renversant les fortunes. Heureusement, dans ces temps troublés, au milieu des- quels les espérances pieuses de nos pores seraient restées longtemps sans réalisation, la Providencefitnaître, au milieu de nous, dans les rangs obscurs du peuple, un homme qu'elle voulait appeler aux plus hautes dignités, afin qu'il devînt un bienfaiteur de son pays. Nous voulons parler du fondateur généreux et magnifique de notre e'glise, le cardinal Pierre Girard, né à Saint-Symphorien, vers l'an Î330. Doué des plus heureuses dispositions, d'une foi vive, d'un carac- tère prudent et résolu, d'une science remarquée dans les assemblées religieuses de cette époque, il nous apparaît comme une de ces figures graves et solennelles, telles que ces âges en produisaient quelquefois. A voir les traits de cette physionomie douce et lorte, qui est parvenue jusqu'à nous, on dirait un ancien Romain des grands siècles. La fortune le combla de ses faveurs. D'abord clerc de la