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454 HISTOIRE DE SAINT-TRIVIER-EN-DOMBES. cause principale de cette insalubrité ne doive être attri- buée aux vapeurs méphitiques des étangs que le vent du sud rabat sur cette ville. Son territoire présente quelques bassins dont on a formé des étangs, mais le nombre n'en est pas très-considérable. On. y trouve quelques parcelles de bois en futaies et des taillis qui occupent la sixième partie de sa surface. On y récolte des grains de toute espèce, peu de foin et presque point de vin. Ses produc- tions principales sont le froment et le seigle. On y fait des élèves en chevaux, bœufs et vaches pour les besoins de la culture, mais elle est toujours dans un triste état de lan- gueur, à cause de la disette des bras. Population, 1,116 habitants, savoir : garçons, 369; filles, 322 ; hommes ma- riés, 182 ; veufs, 23 ; veuves 73; militaires en activité, 15. Un habitant des provinces méridionales de la France, le marquis Mazade d'Avèze fait de Saint-Trivier une descrip- tion encore plus triste que M. Bossi, dans son ouvrage sur la Bresse, sa culture et ses étangs, datant de 1811. Saint-Trivier, dit-il, comme tous les lieux malsains de la Bresse, a éprouvé de grandes révolutions et une dépopu- tion considérable. Les traces des murs, des portes et des fortifications, celles d'un ancien château fort qu'on aper- çoit encore, laissent supposer qu'anciennement c'était une ville as-sez peuplée. Aujourd'hui un petit nombre de mai- sons composent cette commune ! et ce nombre, bien loin d'augmenter diminue chaque jour ; preuve incontestable de l'insalubrité de l'air qui en éloigne les habitants. Les terres dépendantes de Saint-Trivier sont cependant d'un assez bon produit ; on y voit quelques beaux domaines et des bois taillis assez bien tenus. Si vous ressuscitiez, ô Bossi ! ô Mazade d'Avèze ! vous seriez obligé de refaire vos articles sur Saint-Trivier et au lieu de prendre sur votre palette la couleur sombre dont vous avez badigeonné Saint-Trivier en 1808 et 1811, vous le peindriez en 1873 avec des teintes bleues et roses. Un demi-siècle aura suffi pour chasser la fièvre et faire verdir le pampre de Baechus sur nos coteaux. UN DOMBOMANE. (A continuer).