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382             NOTICE SUR E.-L.-M. PATRIN,

de feu. Le fluide électrique, si abondant vers les pôles,
produit sur lui le même effet que les rayons du soleil sur
les enfants du Midi. L'amour y est un brasier sous la cen-
dre. Ne cherchons pas chez lui le moral de cette passion,
il laisse volontiers les sentiments délicats aux délicats
habitants de la zone tempérée.
   « L'équité et la reconnaissance m'obligent de déclarer
que les villages éloignés des grandes routes s'exceptent,
et qu'on y rencontre des familles qui rappellent l'âge d'or;
en outre je les ai trouvés bons, obligeants, hospitaliers.
Aucun peuple ne prend plus facilement nos allures, aucun
ne semble avoir avec nous plus d'analogie. Ils parlent le
français, entre autres langues, avec une merveilleuse
aptitude. La leur, que l'on croirait aussi rude que leur
climat, est douce et flexible. Ses fréquents diminutifs lui
prêtent une grâce infinie. Son jeu a beaucoup de rapjprts
avec celui du grec, et il est peu d'idiomes qu'on apprenne
avec moins de peine. Malheureusement, le peuple n'exerce
point son intelligence ; rêver et jouer aux échecs, voilà
ses travaux.
    « Bien contraires sont les Tartares. Ceux qui vivent
sous la protection impériale, depuis les frontières d'Europe
jusqu'au fleuve Yenissey sont mahométans.- Ils s'appliquent
au commerce, plus encore à l'agriculture, exploitent des
mines et des fonderies. Leur langue, assez dure, est un
dialecte de l'arabe. Ceux de l'Orient sont idolâtres,
nomades , pasteurs, et parlent le mongol, qui est fort
désagréable. Tous ont des mœurs douces et pures.
    « Nous,ne dirons rien des Kirguisses ni des Kalrnouks,
 espèces de brigands placés hors des limites de l'empire
moscovite.
    « Les Tartares mahométans des villes russes y occupent
des quartiers séparés, certainement plus agréables. La