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342 PROJET DE LA CRÉATION sée fut complété par des objets d'art de tout genre et dont plusieurs sont des plus remarquables. Ce musée si bien organisé a cependant un autre défaut, celui de ne pas être exclusivement lyonnais. Il renferme dans ses vitrines de magnifiques spécimens de céramique, d'émaux, de cristaux, d'ivoire, de bronzes, etc.; mais ces œuvres ne sont pas lyonnaises et la plupart sortent de fabriques étrangères. Ce n'est donc pas là qu'on peut étu- dier l'art et les souvenirs lyonnais, proprement dits, ni reconnaître si cet art a eu une certaine originalité, son cachet spécial ou s'il n'a su que copier ou imiter les maîtres étrangers. Il'renferme cependant, dit-on, des ouvrages d'enfants du pays et à ce titre, pourquoi ne leur ferait-on pas une place à part ? La comparaison à faire serait très- imfortante à plus d'un point de vue. Les directeurs du musée industriel se préoccupent aussi beaucoup trop de la rareté et du côté bibliographique dans leurs achats. Il semblerait, à présent, qu'ils forment une collection, comme un amateur, et se montrent jaloux de posséder des suites introuvables, plutôt que de présenter l'his- toire de l'art industriel étiquetée, classée et présentée pour un public ignorant de ces choses et de sa propre histoire. Des moulages, des photographies, des calques vulgai- res bien présentés, rendraient bien plus de services que telle ou telle étoffe ou telle ou telle estampe unique ou originale. Les bibliothécaires et conservateurs de musées et d'ar- chives nous semblent toujours plus jaloux de former le dépôt auquel ils sont attachés, selon leur goût personnel, que de suivre le but important qu'ils doivent atteindre, l'instruction publique.