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332 PROJET DE LA. CRÉATION Ces vitrages, parait-il, furent établis lorsque l'habile architecte du Palais des Arts, de la Valfenière, bâtit ces arcades pour servir de cloître ou de déambulatoire aux Dames religieuses bénédictines du royal monastère de Saint-Pierre, qui lai avaient confié le soin de la construction de cette splendide abbaye (1). Quand la Ré- volution chassa ces Dames de leur retraite et leur vola leurs biens au nom de la liberté et de la fraternité, elle lit de ce cloître une prison ; car le lendemain de toute révolution, on bâtit toujours des prisons, sans doute pour mieux faire goûter aux vaincus le bonheur du nouveau régime imposé par la violence et par la terreur. La Val- fenière, quoique originaire du Midi, enfermant ces arca- des par des vitrages, avait gompris que Lyon n'était pas situé sous la latitude de ces contrées privilégiées où, même l'hiver, le soleil ne se voile pas sous ces brumes épaisses et noires qui couvrent tant de fois notre ville comme d'un immense linceul. Outre ce musée lapidaire, l'Administration de Lyon a eu l'heureuse pensée d'établir dans ce même palais une galerie ouverte aux peintres lyonnais et dans laquelle elle a réuni tout ce qu'on a pu rencontrer d'œuvres d'en- fants du pays qui se sont fait un nom dans l'art si beau et si difficile de la peinture. Ce musée n'est pas non plus ce qu'il devrait et pourrait être ; néanmoins, on est satis- fait de le voir commencé. Avec le temps, il pourra être complété. il y a quelques années aussi, la ville de Lyon eut la louable pensée de créer un musée de gravures dans le Palais des Arts et dans lequel on devait réunir et expo- ser des spécimens des productions des plus célèbres gra- (1) La première pierre de l'abbaye Saint-Pierre fut posée en 1685.