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 244                     * CHRONIQUE LOCALE.
   — Nous apprenons la mort de M. Jules Forest, homme de lettres, écri-
vain aimable et facile, prosateur et poète, collaboraleur de la Revue du
lyonnais, dont les funérailles ont eu lieu le 23 courant, au moment où
 nous mettons sous presse.
    — On lit dans le Mémorial de la Loire du 3 mars les lignes suivantes
 concernant un des plus sympathiques collaborateurs de la Revue :
    « M. J. Pagnon, secrétaire du conseil des Prud'hommes, bibliothécaire
 de la ville de Saint-Etienne, vient dé mourir presque subitement d'une
 attaque d'apoplexie.
    « Cette nouvelle a causé dans notre ville une douloureuse surprise. Doué
 des plus estimables et des plus agréables qualités, M. Pagnon avait attiré
 depuis longtemps autour de son nom de nombreuses sympathies. Cœur
 bon et dévoué, esprit vif et charmant, tel était le double caractère de
 celui que nous regrettons aujourd'hui. Quel Stéphanois, vraiment digne
 de ce nom, ne pourrait redire de mémoire quelques-unes de ses chan-
 sons ? Les unes sont pleines de sentiments exquis, les autres sont inspirées
 par une gaîté de bonne compagnie, plusieurs sont populaires, toutes por-
 tent l'empreinte d'une originalité brillante. »
    M. Pagnon avait fait des travaux littéraires plus sérieux que les chansons
 citées par le Mémorial. Originaire de Saint-Galmier, passionné pour son
 cher Forez, il a laissé, en dehors du journalisme, un bagage assez bien
 fourni. Nous ne citerons qu'un pastiche de Walter Scott très-bien réussi,
 Allan Cameron, roman écossais, reproduit dernièrement sous un pseudo-
 nyme dans le Mémorial de la Loire, lui-même : nous sommes surpris
 que ce journal ne l'ait pas cité.
    — Il est question d'ériger une statue, à Lyon, à Claude Bourgelat,
fondateur de notre Ecolo vétérinaire, et une au chancelier Gerson, rémi-
nent instituteur des enfants pauvres de Saint-Paul. A ces deux projets en
faveur de la science et de la vertu , la Revue du Lyonnais ne peut qu'ap-
plaudir de toute la force de sa voix.
   — En ce moment, tout le Forez se préoccupe de la vente qui menace
la chapelle de la Bâtie, chef-d'œuvre de l'art italien, ravissant bijou de la
Renaissance, classé depuis 1841 parmi les monuments historiques. Oserait
question d'enlever les marqueteries, les sculptures, les verrières et les
lettres soutenues par des chérubins. Représentez-vous l'église de Brou
sans ses tombeaux, ses vitraux, ses sculptures et ses boiseries ; Brou réduit
aux quatre murs. C'est le sort qui attend l'admirable chapelle forézienne.
Espérons que cet acte de vandalisme n'aura pas lieu et que les démarches
qui sont faites pour s'y opposer seront couronnées de succès.        A. V.

              L y o n . i m p . d'AiMÉ V!NGTRINIER,dircctcur-géram.