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ETIENNE MARTELLANGE. 39 celui qui n'offre qu'une magnifique, mais vaine déco- ration. S'il est devenu impossible de se rendre, à présent, compte de l'effet de l'intérieur de l'église, qui devait être fort simple, il est facile d'apprécier la structure gé- nérale, qui est à peu près intacte, si ce n'est les murs gi- gantesques, formant observatoire, dont le P. de Saint- Bonnet (199) l'a surchargée. On n'y trouve que ce qui est strictement nécessaire à la stabilité, et cette stabilité a été mise à une rude épreuve par cette superposition parasite; cette simplicité n'a rien de « grossier. » fi^Clapasson aurait eu raison, s'il avait appliqué son épi- thète de lourdeur aux portes jumelles, surmontées d'arcs aveugles et un fronton que supportent trois consoles ; elles sont massives quoique d'un bon dessin. De plus, rien, excepté le besoin de lumière, ne peut justifier ces deux longues fenêtres cintrées placées hors de niveau et d'axe, dont les frontons brisés se heurtent contre l'imposte et sous la retombée de la grande ouverture cintrée qui seule a quelque chose de véritablement monumental. Cepen- dant, enlevez par la pensée la partie de l'observatoire qui écrase le fronton, changez les fenêtres en niches, décorez l'encadrement qui surmonte heureusement les portes (le- (199) Le P. Jean-Baptiste de SAINT-BONNET, Jésuite, ne vers 1640, est mort à Lyon, en 1703, par suite d'une chute qu'il fit, dit-on, de cet ob- servatoire qu'il faisait élever. Son père, Claude de Saint-Bonnet, légua une pension viagère en raison de l'entrée de son fils comme novice (Archives. du dép. du Rhône, portefeuille D 22). Le P. de Saint-Bonnet reçut, en 1702, 2000 livres du Consulat, pour l'aider dans cette construction, qu'il avait entreprise d'après les avis et l'approbation de Cassinî, lors de son passage à Lyon. Voyez le registre consulaire BB 262, pour l'achèvement des travaux et, pour les dépenses et toisé, aux archives du dép. du Rhône, le portefeuile D 18.