page suivante »
30 ETIENNE MARTEIXANGE.
gente, Anne d'Autriche, contribua aussi à cette restau-
ration.
Ces libéralités importantes permirent de décorer, en
1662, la grande cour des classes, par des peintures dont
l'exécution fut confiée à Blanchet et à Dupuy.
Ménestrier, qui nous en a laissé la description ("192)
indique, dans une épître aux échevins, qu'elles furent exé-
cutées surtout pour effacer toute les marques « de l'in-
« cendie qui consuma le collège il y a près de vingt ans
« et le rendre plus magnifique après cet insigne malheur. »
Cette décoration se composait de quatre ordres d'archi-
tecture sur les trois faces et sur celles des galeries : tos-
can, dorique, ionique et corinthien. Dans les parties où il
y avait plus d'élévation on avait mis des Termes avec les
ornements du composite. Sept grandes montres solaires
étaient aussi établies sur les diverses faces. '
Nous ne suivrons pas le P. Ménestrier dans le détail
de toutes les allégories qui caractérisent l'emphase de la
flatterie de l'époque et qui sont excessivement variées.
C'était à la fois un tableau de lettres, de sciences et de
l'histoire lyonnaise.
Un des camaieux représentait la visite du roi Louis XIV
et de la reine sa mère à qui le collège devait la répara-
tion : « C'est par le secours de cette princesse libérale
et magnifique qu'il s'est relevé de ses ruines et nous
l'avons voulu représenter elle-même voyant l'ouvrage de
ses bienfaits. »
(192) Le temple de la sagesse ouvert à tous les peuples. Dessein des
peintures de la grande cour du collège de la Sainte-Trinité, A Lyon, eliez
Antoine bjblin, vis-à -vis le Grand Collège. MDCLX1H. Avec permission.
Moulin reçut 110 livres tournois du Consulat « pour les frais et dépen-
ses qu'il fit pour l'impression et reliure de ce livre (Actes consulaires,
registre BB 218. 1663). »