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406                         M. CHENAVARD.

la reine des soieries, elle a été la ville favorite des Césars, et
que si elle doit à Florence sa prospérité matérielle, elle tient
de Rome son origine, ses traditions littéraires et son art dra-
matique lui-même. Le contraste est aussi accusé que possible
dans le noble édifice de M. Chenavard. L'un de ses mérites
consiste a reproduire les éléments architecloniques, sans
aucune altération, avec cette rigoureuse proportion recom-
mandée par Vitruve comme une des règles essentielles de
l'harmonie. M. Chenavard les emploie toujours dans leur
pureté, il en déduit les agencements voulus et les effets lé-
 gitimes, exactement comme fait le sculpteur des membres
 du corps humain, selon la comparaison de Vitruve. Que man-
que-t-il donc en réalité à cette belle construction pour pro-
 duire aux regards l'impression qu'elle laisse à la pensée? Ce
qui manque a tous les monuments de l'art antique dépaysés
dans nos grandes villes, sous notre ciel brumeux : des pers-
pectives bien éclairées, une atmosphère limpide, l'isolement
dans de vastes espaces ménagés pour faire circuler autour
d'eux l'air et la lumière, la beauté des matériaux et surtout
 cette blancheur du marbre que les siècles peuvent dorer,
mais que les années ne noircissent pas et qui font si admira-
blement ressortir la délicatesse des profils et l'élégance des
lignes.
                                              J. ROIDOT.


      (la fin au prochain numéro).