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NICOLAS BERGASSE. 373 lulion, Les juges du Châtelet et des présidiaux refusèrent avec éclat de laisser loucher, même pour les agrandir, ni à leur ressort, ni à leur compétence. Les avocats prirent l'engage- ment public de ne pas plaider devant les nouvelles juridictions. Dans presque tout le royaume le cours de la justice fut in- terrompu. Sur plusieurs points, et notamment en Roussillon, en Bretagne, à Grenoble, l'émeute cassa i'édil, royal, et les parlements continuèrent à tenir séance. Nos voisins du Dau- phiné, prenant une initiative destinée à rester un grand fait dans l'histoire, réunirent les Etats de la province à Vizille, et décrétèrent qu'aucun impôt ne serait payé jusqu'à la convo- cation des Etats généraux. Cette crise de désordre et de violence dura quatre mois, du commencement de mai à la fin d'août 1788, et ne prit fin qu'au moment où l'archevêque de Toulouse et M. de Lamoi- gnon cédèrent enfin la place à M. Necker et à M. de Barentin. Le 24 septembre, le parlement, rappelé comme en 1774, re- prenait ses audiences comme à la rentrée des vacances, en faisant l'appel des causes laissées au rôle en mai précédent. Celle fois il ne devait céder la place que devant l'organisation actuelle des tribunaux, décrétée par l'Assemblée constituante à peu près sur le plan del'édit de 1788. Léopold de GAILLARD. {La suite au prochain n°).