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342            RAPPORT SUR LES HARMONIUMS.

decrescendo. On conçoit donc que ce mécanisme, dont
l'usage ne nécessite aucune étude préalable, est un
puissant auxiliaire du registre expression, pour impri-
mer au jeu l'accentuation la plus énergique, les nuances
les plus délicates. Ajoutons que les deux genouillères
étant indépendantes, il est loisible à l'exécutant de faire
prédominer à son gré, tantôt les basses, tantôt ies des-
sus. Il est superflu d'indiquer ici que les genouillères in-
fluent sur chaque jeu isolé aussi bien que sur le tutti.
    C'est ici qu'il convient de mentionner la manière in-
telligente dont M. Beaucourt s'est approprié le système
de la percussion tombé, du reste, dans le domaine pu-
blic ; il considère à bon droit la percussion comme ne
devant jouer dans l'harmonium qu'un rôle accidentel.
    Le premier jeu antérieur auquel la percussion est in-
variablement appliquée, lui emprunte un caractère peu
 différencié de celui du piano, mais naturellement il
perd, du moins quant à l'attaque, le caractère que son
 nom indique, flûte, cor anglais.
    Il était important de ne point sacrifier l'un de ces
 effets à l'autre, M. Beaucourt y a réussi en isolant la
 percussion qui, divisée en deux registres, n'agit que
quand ces registres sont tirés. Son système, du reste,
 est combiné de sorte que la percussion ne parle qu'au
deuxième enfoncement du clavier, ce qui, en raccour-
cissant la course du marteau, en rend l'attaque moins
stridente, sans lui rien faire perdre de son instantanéité.
Dans ces conditions, la percussion devient un détail
utile et agréable ; elle permet, par exemple, d'exécuter
 un chant bien accentué de flûte et de haut-bois (2me en-
 foncement), interrompu par des effets de haut-bois solo