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324           BIOGRAPHIE DE J.-M. SAINT-ÊVE.

Saint-Êve, Il oubliait volontiers que l'élève, ambition-
nant le succès, l'avait cherché dans une voie différente
de celle qui lui avait été ouverte par son premier maître.
S'il s'en souvenait parfois, ce n'était que pour regretter
de n'avoir pas su retenir près de lui ce robuste cham-
pion, pour l'associer à la lutle qu'il avait entreprise et
lui donner sa part dans le triomphe qu'il rêvait pour
ses doctrines. Mais Vibert n'en rendait pas moins une
entière justice au mérite de Saint-Eve, ainsi que le
prouvent les lignes suivantes que, peu de temps avant
sa mort, il confiait à l'auteur de cette notice :
    « En étudiant les travaux de Saint-Eve, dans l'ordre
 « où il les a produits, on sent une marche ascendante,
 « fruit de ses sérieuses recherches.
    « Le portrait d'Andréa del Sarto est plein de verve et
 « d'expression ; mais le burin en est encore un peu
 « rude.
    « La Poésie se fait, remarquer, au contraire, par un
 « burin très-doux et très-agréable, ainsi que les deux»
 « autres figures d'après Raphaël.
    « La Vierge de Foligno est gravée avec une finesse
 « extrême dans le rendu de chaque forme et de chaque
 « partie; mais l'ensemble est un peu lourd d'effet.
    « Après cet effort, Saint-Eve devient maître de son
 « burin et des ressources de la gravure. Solide sur ce
 « terrain, il cherche, dans les ouvrages qui suivent^ à
 « augmenter les qualités plus importantes du caractère
 « et du dessin.
    « Sou dernier ouvrage en gravure, le portrait de
 « Fogelberg, sculpteur suédois, atteste un remarquable
 « progrès dans ce sens. »