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80,000 balles, représentant une somme de deux cent millions
de francs environ.
  « Avant la mission de 1843, dit M. Hedde, aucun Fran-
« çais ne faisait le commerce de la soie avec la Chine, au-
« jourd'hui plus de vingt-cinq maisons de Lyon font des
« affaires en soie avec ce pays.
   « Le commerce de l'opium que l'Angleterre importe du
« Bengale en Chine, se bornait, en 1802, à 2,800 caisses;
« en 1860, il a été de 50,000 caisses, d'une valeur de 25
« millions de francs. » Déplorable accroissement d'une im-
portation empoisonnée.
   On voit à Macao la grotte dans laquelle le Camoëns com-
posa une partie de la Lusiade. M. Hedde a rapporté les vers
suivants gravés sur le piédestal de la statue de l'illustre
poète (1).

          Ici Camoëns au bruit du flot retentissant,
          Mêla l'accord plaintif de son luth gémissant.
          Au flambeau d'Apollon allumant son génie,
          Il chanta les héros delaLusitanie.
          Du Tage à l'urne d'or loin des bords paternels,
          De Bellone il cueillit les lauriers immortels.
          Malheureux, exilé, cet émule d'Homère,
          Acheta son génie au prix de la misère.
           Il posséda de moins, pour charmer ses douleurs,
           Les baisers de l'amour et les dons des neuf sœurs.
           Lusus et le Chinois honorent sa mémoire,
           Le temps qui détruit tout agrandira sa gloire.
           Moi qui chéris ses vers, qui pleurai ses malheurs,
           J'aimais à saluer les bois inspirateurs,


    (1) Le Camoëns fut exilé dans l'Inde pour avoir aimé une dame de la
 cour. Une satire contre l'administration de l'Inde et le vice-roi l'obligea de
 se retirer à Macao. Il perdit un œil dans un combat, se sauva à la nage
 dans un naufrage, fut emprisonné par ses créanciers et mourut à l'hôpital
 âgé seulement de 54 ans.