page suivante »
SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE. 289 « 1er ses éléments, langue qui ne connaît aucune des dislinc- « lions des idiomes de l'Occident et qui ne possède ni nom, ni « personnes, ni verbes, ni adverbes, ni aucune des particules « et des terminaisons, sources de tant de difficultés. On « distingue la langue chinoise ancienne de la moderne et, « dans celle-ci, la langue écrite de la langue parlée. « Nous comptons généralement 400 sons différents, les « Chinois subdivisant les sons en demi-sons et quart de « sons obliennnenl plus de 1,600 intonations et jusqu'à « 4,000. La langue chinoise est appelée à faire une révolu- « tion dans la linguistique et à influer sur notre avenir litté- « raire , comme toutes les grandes découvertes venues de « ce pays ont influé sur nos arts et notre commerce. » Il est vrai que les Chinois connurent, longtemps avant les autres peuples, la boussole, l'imprimerie, la poudre à canon ; mais ils ne surent pas perfectionner ces inventions. Les sciences qu'ils ont cultivées avec le plus de succès, sont les mathématiques, l'astronomie, l'histoire naturelle. Us excellent dans la fabrication des porcelaines, du vernis, du papier de soie et de tentures, de Tencre de Chine et de toutes les soieries. Leur littérature est fort riche, les livres sont très- répandus en Chine et à très-bon marché ; cependant, l'ins- truction y est très-rare; peu de personnes connaissent les cent mille caractères de la langue. L'ignorance, les mauvais livres, le mépris de l'humanité concourent également à la dépravation des mœurs dans ce vaste empire, dont la popu- lation, dix fois, au moins, plus grande que celle de la France, professe encore la religion deConfucius, de la raison et de Boudha, refusant, depuis plusieurs siècles, la régéné- ration chrétienne dont les semences fécondées par le sang de tant de missionnaires martyrs , doit produire, dans cette contrée, les fruits les plus abondants, au jour marqué par la miséricorde divine. 23