Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
274                   SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE.

dévouée à le soigner ; ses malheurs ne peuvent être im-
putés à l'insensibilité des riches.
   La politique fut la seule cause des malheurs de Milton ;
après la mort de Cromwell, dont il fut le secrétaire, étant
poursuivi comme régicide, il se retira dans la solituds où
il vécut pauvre et oublié. C'est alors seulement qu'il composa
le Paradis Perdu. Il était devenu aveugle et dictait le poème
à sa femme et à ses deux filles.
   Le Camoëns mourut, dit-on, à l'hôpital; il s'attira ses mal-
heurs parla passion qu'il conçut pour une dame de la Cour
et par des satires contre le vice-roi de Goa.
   Le Tasse dut aussi ses malheurs à la folle passion qu'il
conçut pour la sœur du duc de Ferrare son protecteur ; cette
passion troubla sa raison ; sur les instances de plusieurs prin-
ces italiens et du pape, il recouvra la liberté. Il fut recher-
ché des grands, et Clément VIII l'avait appelé à Rome, pour le
 couronner comme poète, lorsqu'il mourut.
    La Fontaine était l'ami des écrivains les plus illustres, des
hommes et des femmes les plus célèbres de son temps, il fut
particulièrement lié avec Boileau, Racine, Molière, Cha-
pelle, Mignard..; avec les princes de Conti et de Vendôme ;
avec les ducs de Bourbon, de la Rochefoucauld et M. d'Her-
vart ; avec la duchesse douairière d'Orléans, la princesse de
Conti, les duchesses de Bouillon et de Mazarin, mesdames
de Monlespan et de Thianges , l'abbesse de Fontevrault,
mesdames de la Sablière, de la Fayette et toute la société
que réunissaient ces hauts personnages. Il fut gentilhomme
de Madame Henriette d'Angleterre ; il reçut les bienfaits de
Fouquet, du grand Gondé, du duc de Bourbon, de la duchesse
d'Orléans, des princes deConti et d'une foule d'autres. II de-
meura vingt ans chez Madame de la Sablière; après la mort de
cette protectrice généreuse, il passa dans le magnifique hô-
tel d'Hervard embelli par Mignard, où, jusqu'à sa mort, il