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200 LES CHEVALIERS TIREURS DE VILLEFRANCHE. La tempête révolutionnaire noya dans un cataclysme uni- versel toutes les institutions, bonnes ou mauvaises, et n'épar- gna pas celle des chevaliers tireurs de Villefranche, qui durent naturellement dissoudre leur inoffensive association. Les pièces mises à ma disposition ne m'ont pas fourni de documents autres que les précédents. Je me suis donc trans- porté sur les lieux, afin de rechercher quelques souvenirs matériels, et voici quel a été le résultat de mes observations : les deux compagnies de l'arc et de l'arquebuse avaient leurs établissements le long des murs de la ville, à l'orient, en dehors de la porte des Fayelles qui n'existe plus , l'arc au nord, l'arquebuse au midi. J'ai encore reconnu quelques traces de murs du côlè da nord, el la maison basse, ornée d'un perron, que l'on renconlre au sommet de la montée, doit avoir appartenu aux chevaliers de l'arc. Au resie, dans la rue parallèle et près de la dite maison basse, on voit une auberge sous le titre A'Hôtel de l'Arc : cela seul indiquerait la position du jeu en question. Du côté du midi, les maisons ont envahi les anciennes murailles de la ville, et je n'ai rien pu explorer ; mais les pièces que j'ai dépouillées ne laissent aucnn doute sur l'emplacement, au midi et le long des murs, du jeu de l'arquebuse. Un de mes amis m'a dit se ressouvenir, qu'au temps de sa jeunesse il avait été conduit par son père, dans le loca! de l'arc, au nord de la porte des Fayelles, et il croit se rappeler que les deux compagnies s'étaient fusionnées. L'arquebuse, du commencement de ce siècle, selon lui, avait une bulle construite au nord de Villefranche, et l'on pouvait en re- connaître les traces. Au resie, ce renseignement qui prouve la reconstitution d'une société de tireurs, est parfaitement exact, puisqu'on lisait dans un des numéros du journal de Villefranche de l'année 1860, que la Société pour le tir- à V oiseau de l'ancienne chevalerie de la Charlonnière venait de se dissoudre. Paul SAINT-OLIVE.