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146 ORIGINES DE LUGDUNUM. de vers qui fut consultĂ© par Pausanias, les traditions relatives aux dieux de ses ancĂȘtres. Apollon Ă©tait en effet la divinitĂ© na- tionale des BoĂŻes. CesontdesBoĂŻes de la Norique qui introduisirent son culte dans AquiiĂ©e (1). Ils le nommĂšrent simplement BĂ©li BsXiç, soleil (2), ou BĂ©lĂ©nus, soleil annuel, soleil des signes (3). Dans le nom de BĂ©lĂ©samis, comme on vient de le voir, c'est l'Ă©lĂ©ment samis, qui exprime l'idĂ©e soleil. DĂ©rivĂ© du Bilu des Assyriens, bĂȘlĂ© ou bĂ©li n'Ă©nonce qu'un attribut particulier : lumi- neux ou Seigneur (4). La plupart des Cymres abandonnant l'idĂ©e principale, n'ont, Ă l'exemple des Lacones (*>) et des Noriques, habitants d'ĂquilĂ©e, conservĂ© que l'accessoire ; mais les Volces, les BoĂŻens et les Belges du nord-est de la Gaule ont employĂ© les deux Ă©lĂ©ments ensemble ou sĂ©parĂ©ment. Ainsi, tandis que les Bolgs ou Belgs d'Irlande, les Bajocasses, les Belindi d'Aquitaine et les Cymres de l'Armorique adorent Bel, Bilinos ou BĂ©lĂ©nus (6), l'ArĂ©comique SĂ©gomar, natif de (1) Pelloutier, Hist des Celtes, t. n, Iiv. m, p. 120. â Lelewel, Type Gaulois, p . 257. (2) HĂ©rodien et Gruter, citĂ©s p. 60, not. 1. (3) De Bel ou BĂ©li, et A'ainn, cercle annuel. (Baron de Donop, MĂ©daill. Gallo-GaĂ«l., p. 5). (4) BĂ©li, BĂȘla, BĂ©l-ns, Bal, Baal, dans les langues sĂ©mitiques, seigneur du ciel ; dans les idiomes aryens, lumineux ou resplendissant, fit. le sansc. bhĂąla, gr.' tçd'koç, lumiĂšre, objet Ă©clatant. (5) BĂ©Ăa, sol apud Laced. (Hesych.) (6J Les peuples gaĂ©liques adoraient le Soleil sous les noms de BĂ©ai, Beul, Bel (M. Roger de Belloguet, EthnogĂ©n. yaul., p. 230). â Chez les Bajocasses, habitants du territoire de Bayeux, existait un temple de BĂ©lĂ©- nus, dont Ă©taient desservants hĂ©rĂ©ditaires les ancĂȘtres de PatĂ©ra, l'un des professeurs d'Ausone (Profess., iv.) â Les Belindi avaient pour Ă©ponyme le dieu BĂ©lĂ©nus mĂȘme. Une monnaie gauloise, avec l'inscription BELINOC autour de la tĂȘte d'Apollon, et le cheval libre au revers, leur est attribuĂ©e (Bev. numism., 1842, p. 12; 1846, p. 262 ; 1850, pp. 89 et 375 ; 1851, pp. 381, pi. xv). â Sur le culte rendu par les peuples de l'Armorique Ă BĂ©lĂ©nus, v. Auson., Profess., ix, M. de Donop, ouvr. cit., pi. 1 etsuiv., et M. de Penhouct, MĂ©daill. armorie, passim.