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LES VILLEROY. 83
qui a si longtemps pris part a vos travaux et auquel je
succède aujourd'hui. Je n'apporte au milieu de vous ni
cette solide érudition , ni cette plume élégante qui la fai-
sait si bien valoir, ni enfin cet esprit aimable et disert,
qui rendait le commerce de M. d'Aigueperse si agréable.
Certes , il a fallu que je fusse pénétré de votre bien-
veillance pour solliciter l'honneur de faire, après lui, par-
tie de votre assemblée. Mais, Messieurs, en m'accordant
le titre auquel mes premiers essais me donnaient si peu de
droits, vous ne m'avez pas caché que ce qui est pour d'autres
une récompense, ne doit être à mes yeux qu'un encourage-
ment , un appel obligatoire à d'autres travaux moins in-
complets.
Aujourd'hui, Messieurs, permettez-moi de commencer
avec vous une nouvelle série de recherches relatives a notre
cité lyonnaise, et de vous soumettre quelques pages d'un
recueil où prendront successivement place les grandes mai-
sons qui ont figuré dans l'histoire de notre province . Les
annales des familles ont leurs enseignements comme celles
des peuples ; les mêmes causes qui aboutissent a la gloire
ou à la décadence des uns, font aussi l'élévation ou la ruine
des autres. N'oublions pas ce point de vue; c'est par la que
ce genre d'études peut devenir fécond. Nous ne sommes plus
au temps où tout un public se passionnait pour des problèmes
généalogiques. Ce n'est pas que cette nature de fouilles soit
abandonnée; il semble au contraire depuis quelques années
qu'elle reprenne une faveur singulière. Mais il ne s'agit plus
maintenant de flatter la vanité de familles qui pour la plupart
sont éteintes ; rendre a chacun la place qui lui est due dans
l'histoire, voilà le seul but auquel nous devions tendre.
J'ai l'intention , Messieurs, de vous entretenir d'un
nom qui a joué a Lyon un grand rôle dans les deux siècles
qui ont précédé 1789 ; ce nom, c'est celui des Neufville