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                  SUR RICHARD DE LAPRADE.                   27

ces ne pouvaient moins faire que d'influer sur sa con-
duite.
   Quoique sa science eut été soumise a la difficile épreuve
de l'enseignement clinique, jamais il n'a joui, dans notre
ville, de cette faveur qui s'accorde souvent aux empyriques
les plus vulgaires ; ce fait ne saurait vous surprendre. N'est-
ce pas la mode, le caprice, trop fréquemment, qui prési-
dent aux succès ou qui les grossissent, l'ignorance qui les
mesure ou les apprécie, l'ingratitude même qui les obs-
curcit ou les cache?... Ne voit-on, pas tous les jours, la con-
fiance s'attacher aux recettes d'une femme, lorsqu'elle est
refusée aux conseils des hommes les plus expérimentés?
N'est-ce pas ce public, ami du merveilleux, ne raisonnant
plus lorsque la santé ou la vie sont en cause, qui craint,
dans les actes les plus ordinaires, où le seul bon sens devrait
le guider, de prendre une détermination sans recourir à la
décision des juges ?...
   Pour réussir, de Laprade n'avait que son mérite, il man-
quait d'art et de savoir faire, ce qui, aux yeux de beaucoup
de gens, est le plus grand de tous les torts. Aussi la foule ne
lui a-t-elle pas accordé plus de renom qu'il n'en cherchait
auprès d'elle. En revanche, il a possédé la considération lé-
gitime que les hommes d'élite ne refusent jamais à l'esprit et
h la science.
    Ses titres incontestables lui avaient ouvert de bonne
heure les portes de la Société de médecine : honoré de' la
présidence, il rendit des services vivants encore dans nos
souvenirs, enregistrés dans nos annales. Son avis était at-
tendu, écouté avec respect dans toutes les questions de
principes, de dignité professionnelle. Dans la polémique,
dans ses rapports sur le magnétisme, sur Vhoméopathie, sur
la responsabilité médicale, dans bien d'autres circonstances
solennelles, nous avons admiré son langage pénétrant, sa