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SUR RICHAKD DE LAPRADE. 1 S"
orages , la empête avec ses horreurs , retracer l'agitation,
l'effroi, la stupeur qui s'emparent de tous les êtres a l'ap-
proche de ces bouleversements de la nature, ou pendant
leur explosion, était chose facile pour Richard, dont l'imagi-
nation et la mémoire étaient ornées des descriptions, des ré-
cits dus a Varron, Virgile, Pline et Lucrèce.
Dans les faits pathologiques , les désordres matériels ou
moraux, dans les exemples et les observations, les preuves
sont demandées tour a tour à l'histoire naturelle, à la méde-
cine, a la philosophie.
Si le chapitre qui traite des moyens de se garantir des
orages et dé remédier a leurs effets, est plus faible que les
autres, c'est en grande partie, au sujet même, qu'il faut
l'attribuer. Il concerne des phénomènes sur lesquels notre
empire est presque nul. L'expérience, les conjectures nous
font prévoir ou pressentir les événements, sans nous fournir
les moyens de les susprendre ou de les arrêter. S'il est,
dans certaines limites, possible de diminuer leur action,
nous ne saurions nous en préserver entièrement, parce que,
presque toujours, les causes, les signes, les effets sont con-
fondus.
Les animaux se montrent plus sensibles que nous a ces
brusques variations atmosphériques , parce qu'ils obéissent
davantage aux déterminations instinctives. Virgile l'avait re-
marqué lorsqu'il a dit : « Ce n'est point par une science
venue d'en haut que les animaux pressentent les orages,
cela tient a ce que des qualités diverses de l'atmosphère
impriment des mouvements différents a leurs organes... » (1).
(1) Haud equidem credo, quia sit divinitus illis
Ingenium, aut rerum fato prudentia major.
Verum ubi tempestas et cœli mobilis humor
Mutavcre vias, et Jupiter uvidus austris
Denset, erant quœ rara modo, et quœ densa relaxât ;