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12 NOTICE HISTORIQUE Révolution de Juillet vint l'arracher a l'enseignement, en même temps que Cayol et Récamier. Rentrant dans les conditions modestes du simple praticien, en dehors de toute dignité officielle, comment a-t-il con- servé, parmi ses confrères, une autorité, une prépondérance, et dans le monde, une considération, un respect qui ne lui ont jamais fait défaut durant plus de trente années ? L'explication de ce privilège la voici : il avait le rare bonheur de posséder une instruction vaste et solide, s'alliant à un cœur droit et indépendant. Permettez-moi, Messieurs, afin de donner plus de poids a mes paroles, de les justifier par des preuves, c'est-k-dire d'exposer ses travaux et sa conduite. De très-bonne heure, Richard de Laprade avait conquis un rang élevé dans la littérature médicale. En 1805, la Société de médecine de Bruxelles, ayant ouvert un concours sur cette question : De l'influence de la nuit sur les mala- dies, le prix avait été remporté par notre compatriote sur de nombreux compétiteurs (1). « Ce mémoire est écrit avec une élégance, une pureté rare, (je cite le texte du rapport exprimant l'avis des juges), sa logique est pressante, sa marche est rapide ; il ne dit rien de trop, mais bien tout ce qui doit être dit. » Une lecture attentive m'a fait partager cette opinion, émise il y a plus de cinquante ans, par le docteur Fournier. L'œuvre exige dès lors une mention spéciale. Vous le savez, Messieurs, l'homme subit sans cesse l'ac- tion des éléments qui l'environnent : l'absence de la lumière qui entraîne la diminution de la chaleur, s'accompagne aussi d'une perturbation dans les phénomènes physiques et chimi- ques, dans les principes constituants ou accidentels de l'air. (1) Voir le Mémoire : « La nuit exerce-t-elle une influence sur les ma- « lades? Y a-t-il des maladies où cette influence est plus ou moins ma-