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BIBLIOGRAPHIE. 403 Et comme il la connaît bien, comme il l'aime, sa belle rivière : L'Àlbarine limpide où l'on voit les laveuses Battre leur linge blanc, et, folâtrer rieuses, Mêler leur jaserie au murmure des eaux. On dirait une nymphe à la Grèce ravie, A travers le vallon, par un dieu poursuivie, Et par mille détours égarant son vainqueur, Le long de la saulée avec sa voix sonore L'appelant, l'agaçant et se cachant encore, En lui jetant un ris moqueur. Il n'est pas, sur son sable, il n'est pas une place Qui de mes pas errants ne conserve la trace Et n'éveille en mon cœur quelque long souvenir : Je connais tous ses rocs couverts de mousse grise, Tous ses écueils rongés où son onde se brise, Et tous les blancs cailloux qu'elle roule en son lit ; ,1e connais tous les airs, les belles symphonies, Les hymnes ruisselants de longues harmonies Que sa voix sans cesse redit. Que le poète nous parle de l'église où tant de pieux souvenirs nous ramènent ; de la cloche qui sonne pour notre naissance et notre mort ; du cimetière où nous allons enfouir tant de lam- beaux de notre cœur avant de nous y dissoudre nous-mêmes ; qu'il chante la maison paternelle qui rit au soleil, l'enclos du voi- sin, le village tout entier, on se complaît dans ses confidences, on entre dans son intimité, on sent dans tous ses vers l'honnêteté du cœur, le calme d'une vie heureuse et le bonheur du devoir rempli ; on est son ami avant de l'avoir vu. Et comment ne pas l'aimer après avoir lu ces vers .- MON VILLAGE. A MA SOEUR. Oh 1 non, je ne veux pas quitter l'humble chaumiue Que le ciel m'a léguée au bord de l'Albarine,