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352                      PIÈCES POUR SERVIR

seront délibérées avec sagacité par chacun de vous, Messieurs;
elles seront, enfin , discutées , prononcées par M. le lieute-
nant-général avec la précision qui dislingue ce magistrat in-
tègre, laborieux, éclairé.
   Je blesserois sa modestie si je parlois ici des vertus de son
coeur et des qualités rares de son esprit ; elles sont connues
dans le barreau et du public ; elles le sont plus particulière-
ment de vous, Messieurs, qui vous félicitez chaque jour de le
voir occuper à votre tête la première place de la magistra-
ture en cette ville.
   Calme au milieu des tempêtes , sa prudeuce a dissipé les
orages ; exposé aux excès d'un pouvoir qui ne connoissoil
pas de bornes, il a su éviter les coups qu'on tenloit de lui
porter, et sa fermeté à maintenir les droits de sa place égale
la vôtre, Messieurs, à écarter les atteintes qu'on a voulu don-
ner à l'autorité de celte Cour.
   Intimement unis avec ce digne chef, vous avez, dans tou-
tes les occasions, manifesté, Messieurs, voire fidélité au sou-
verain, votre amour pour les lois et votre attachement à la
Cour des pairs. Ainsi , la pétrie désormais tranquille goû-
tera tous les biens que lui assure l'heureuse correspondance
qui va renaître enlre vous, Messieurs, et les premiers ma-
gistrats du royaume.(1)


   (1) Je donne ici ce discours un peu long, parce qu'il clôt l'épisode des
Conseils supérieurs, et parce qu'il m'a paru un curieux spécimen de pathos;
il dut être très-goûté des progressistes de l'époque, qui saisissaient toutes
les occasions détournées de battre la royauté sur le dos de ses ministres.